Justice sociale
La justice sociale est une construction morale et
politique qui vise à l'égalité des droits et à la solidarité collective.
C'est essentiellement
une projection vers une société plus juste, en admettant qu'il y ait toujours
des injustices. On peut le voir soit comme une utopie,
soit comme une démarche allant vers plus de progressisme.
Les actions ayant pour objectif la justice sociale visent à donner à chacun les
mêmes chances de réussite tout au long de leur vie, on parle alors parfois d'
« égalité des chances ». Les corrections nécessaires peuvent être
sociales, financières ou culturelles.
La justice sociale
peut se définir de manière négative : est injuste ce qui n'est pas
acceptable socialement. Par exemple, les inégalités de salaires entre métiers
de qualifications différentes sont le plus souvent considérées comme justes,
parce qu'elles sont socialement acceptées par la majorité1.
Il existe une distinction entre justice sociale (ou équité)
etégalité. La justice sociale
est aussi une notion qui évolue dans le temps, ce qui est juste socialement
peut devenir injuste si le contexte change (voir sociologie de la justice sociale).
Dans son ouvrage
majeur Théorie de la justice de 1971, le progressiste John Rawls écrit qu'une société est juste si
elle respecte trois principes, dans l’ordre : 1) garantie des libertés de
base pour tous ; 2) égalité « équitable » des chances ; 3)
maintien des seules inégalités qui profitent aux plus défavorisés.
Équité
horizontale
Le concept d'équité
horizontale stipule que deux personnes dans la même situation devraient avoir
les mêmes droits et obligations. Il est donc proche du principe
d'égalité : « à situation égale, prestations égales » et il
s'oppose aux discriminations.
On retrouve la notion aristotélicienne de justice commutative.
Équité
verticale
L'équité verticale
cherche à réduire les écarts de niveau de vie entre les individus. Elle vise
donc à ce que les plus riches contribuent davantage que les plus modestes. On
parle aussi de justice distributive.
En considérant l'utilité,
c'est-à-dire le bien-être qu'auraient apportés les biens achetés grâce à
l'argent tiré des revenus, Richard
Musgrave distingue
trois conceptions de l'équité verticale2
§
le sacrifice absolu
égal (SAE) : même sacrifice d'utilité pour chacun.
§
le sacrifice
proportionnel égal (SPE) : chacun doit sacrifier la même fraction de
l'utilité totale qu'il aurait pu tirer de son revenu initial.
§
le sacrifice marginal
égal (SME) : les impôts et prestations doivent être tels que l'utilité
marginale de tous les revenus devienne égale après ces transferts.
John Rawls a introduit en 1971 le
"principe de différence" (ou maximin) en spécifiant que l'optimum de
justice sociale était atteint quand la situation des populations les plus
défavorisée était la meilleure possible3.
Cette conception s'oppose à une vision égalitariste de la justice sociale.
Leçon
de la Première Guerre mondiale : création d'une organisation œuvrant pour
la justice sociale
L'Organisation internationale du
travail a
été constituée à la fin de la Première Guerre Mondiale sur l'affirmation selon
laquelle « une paix
universelle et durable ne peut être fondée que sur la base de la justice
sociale »4 et a adopté en 2008 la « Déclaration sur la justice sociale pour
une mondialisation équitable »5.
Elle produit des normes et met en œuvre un programme pour "un travail
décent pour tous".
Jean-Luc
Porquet, dans son livre « Que
les gros salaires baissent la tête ! »,
utilise cette conception pour affirmer qu' « accepter l'injustice
sociale, c'est préparer la guerre ».
La Déclaration et programme d'action de
Vienne, sur le droit international des droits de
l'homme et
le droit international humanitaire,
affirme dans sa section II, paragraphe 80, que l'éducation en manière des droits de l'homme
doit porter sur la paix, la démocratie,
le développement et la justice sociale.
Utilisation
politique du concept
Une partie de la
dynamique altermondialiste utilise ce concept plutôt présent
dans les discours de gauche. Par exemple Paul Ariès dans son journal Le Sarkophage ou Hervé Kempf dans son livre Comment les riches
détruisent la planète.
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