Le terme superstition peut avoir plusieurs sens :
§ Il
signifiait au xive siècle « religion
des idolâtres, culte des faux dieux » ; au xviiie siècle,
il désignait la religion et les préjugés inexplicables par opposition à la
raison1. Selon ces
acceptions, il peut englober avec une connotation péjorative toutes les
pratiques ou croyances d'ordre religieux considérées comme sans valeur ou irrationnelles par le
locuteur.
§ Il désigne
la croyance que certains actes ont toujours une conséquence positive ou
négative, que certains objets, animaux ou personnes portent systématiquement
bonheur ou malheur, que certains phénomènes sont des présages automatiquement
suspicieux ou funestes, et ce pour des raisons que la personne superstitieuse
ne saurait expliquer, ou pour des raisons considérées comme irrationnelles, non
admises par la science moderne. Il y a parfois attribution d'une signification anthropocentrique et d'une intention à l'événement aléatoire
ou l'objet ; on parle alors de pensée
magique. Les superstitions sont souvent d'ordre culturel, c'est-à-dire partagées à
des degrés divers par le milieu social dans lequel la personne superstitieuse
se trouve, et diffèrent d'une culture à l'autre. Néanmoins, il existe des
superstitions individuelles.
§ La
religion est fréquemment qualifiée de superstition par les athées.
C'est du moins ainsi que le baron d'Holbach la considérait,
notamment dans son ouvrage La
contagion sacrée, ou histoire naturelle de la superstition. La superstition
suppose en effet la croyance en la réactivité de
l'univers (non conforme aux théories scientifiques) ou d'entités surnaturelles
face à certains comportements humains, croyance que l'on retrouve dans les
religions.
§ Néanmoins,
le terme « religion » désigne un ensemble structuré autour d'une croyance collective concernant
les origines ou les fins de l'univers, ou le sens de la vie, alors que le terme
« superstition » désigne une croyance ou pratique considérée
isolément, qui peut ne pas se rattacher à une religion. Il
n'en demeure pas moins que les doctrines religieuses fournissent aux croyances
et pratiques superstitieuses des éléments (croyance catholique aux saints,
aux anges et aux démons, à
leurs pouvoirs, par exemple) sur lesquels elles peuvent prendre appui. On
retrouve également des symboles et accessoires religieux parmi le grand nombre
d'objets de protection dans lesquels les superstitions se matérialisent :talismans, amulettes, grigris, fétiches africains, trèfle à quatre feuilles. Ces relations ont
toutefois un caractère ambigu ; elles résultent au moins en partie du fait
que les religions, là où elles se sont imposées, n'ont pas toujours pu
éradiquer les superstitions ancestrales, et ont alors cherché à les
« détourner » en les intégrant.
§ Il
est important de noter que l'Église catholique romaine réprouve la
superstition. Le catéchisme de l'Église catholique considère que celle-ci
s'oppose en effet au premier commandement,
qui « interdit d'honorer d'autres dieux que l'unique Seigneur
qui s'est révélé à son peuple », et voit dans la superstition un
« excès pervers de religion ». La superstition risque d'attribuer
« une importance en quelque sorte magique à certaines pratiques, par
ailleurs légitimes ou nécessaires »2.
Superstitions diverses[modifier]
§ Le nombre
treize (13). Il est dit qu'il porte malheur en référence au nombre de convives de la Cène et aux conséquences néfastes de ce repas. C'est pour cette raison (et selon
les habitudes locales) qu'on ne trouve parfois pas de treizième salle dans un
cinéma, de treizième rangée dans les avions ni de treizième étage dans les
hôtels et encore moins de chambre numéro 13. En Italie, c'est
plutôt le nombre 17 qui porte malheur (XVII en chiffres romains, anagramme de VIXI, signifiant
en latin « j'ai vécu » — partant, « je suis mort »), le 13
étant plutôt associé à la chance. En Asie de l'Est, c'est le
nombre 4, homophone en chinois, en japonais et en coréen du mot mort, qui est
généralement omis (numéro de chambre, étage).
Article détaillé : Triskaïdékaphobie.
§ La couleur verte est la couleur des fées, elles
seraient furieuses de voir les hommes la porter. Spécialement le vendredi, jour
de la mort du Christ sur la Croix et de la rédemption, dont elles sont exclues.
§ Répandre du sel permet de chasser les mauvais esprits.
§ Briser un miroir apporte sept ans de malheur. Dans la Grèce antique, les miroirs servaient
parfois pour la divination, que le verre se brise était donc un mauvais
présage.
§ Si un chat noir traverse devant nous, ça porte
malheur.
§ Ouvrir un parapluie sous un toit porte malheur (les deux
protections s'annulant). C'était vrai en Angleterre au xviiie siècle
étant donné la brutalité du mécanisme d'ouverture qui risquait de casser
quelque-chose ou de blesser quelqu'un.
§ Passer sous
une échelle porte malheur.
§ Présenter le pain à l'envers sur une table attire le diable. Cela vient du fait que le
boulanger gardait le pain destiné au bourreau à l'envers sous l'Ancien Régime. Par ailleurs, une coutume populaire,
encore très répandue dans l'Ouest, le Centre et le Sud de la France, veut que
l'on fasse de la pointe du couteau un signe de croix sur l'envers du
pain ; certaines personnes, même non-croyantes, le font systématiquement.
§ Utiliser les
béquilles de quelqu'un qui en a réellement besoin peut vous faire subir le même
sort, porter des béquilles à votre tour.
§ Pour guérir
de la morsure d'un chien, il faut manger un de ses poils.
§ Si une femme
enceinte fait tomber des ciseaux, elle accouchera d'une fille.
§ Quand un
petit enfant est malade, il faut jeter son bonnet au feu afin que le mal se
consume en même temps.
§ Passer le
balai ou se couper les ongles après 18h peut faire entrer les âmes des morts
dans la maison.
§ Porter une
robe de mariage lors d'une fête prédit que la personne ne se mariera pas…
§ Le marié ne
doit pas voir la mariée dans sa robe avant le mariage, sous peine que le
mariage soit un échec et mène au divorce.
§ Un oiseau
qui regarde à l'intérieur par la fenêtre est un très mauvais présage (drame ou
catastrophe terrible).
Superstitions pour la fin de l’année
§ Porter une
culotte ou robe intérieur rouge, donne de l’argent pour l’année suivante.
§ Mettre des
lentilles dans tous les coins de la maison.
§ Faire une
petite promenade avec une valise, pour voyager.
§ Mettre des
pétales de rose dans le lit et allumer une chandelle rose dans la chambre pour
trouver le vrai amour ou si on l’a déjà le conserver.
§ Manger douze
racines et pour chaque racine demander un souhait à minuit pile.
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